Deux Vieilles Fourches.

Deux Vieilles Fourches.

Ma beauté, ma Duval
Aimerais-tu ma couche
Dans la pierre tombale
Scelleras-tu ta bouche ?

A mes lèvres taries
Muettes comme une souche
A nos âmes ébahies
Quand l'univers accouche ?

Quand ma foi à la louche
Nos sources seront sèches
N'auront plus de cartouches
Ni non plus une flèche,

Mon ange primordial
Voudras-tu que l'on touche
Au secret immoral
Ou prendrais-tu la mouche ?

J'ornerai de bijoux
Ton grand crâne anthracite
Dans tes belles orbites
Y mettrai deux cailloux ;

Puis sertirai d'agates
Le doux creux de tes hanches
Pour que l'amour s'enclenche
Des antres d'omoplates,

Nous mêlerons nos os
Comme deux vieilles fourches
De plaisir le repos
Ne sera plus que gouffre ;

Empreinterons au ciel
Sa course, là où chevauchent
Nos rêves éternels,
Là où plus rien ne souffre.




au poèsies de l'Escalier.

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